21 nov. 2010

Elections dans les cinq municipalités spéciales le 27 Novembre 2010 (2) - Sockgate

Les mauvais coups de la Chine

1 - Tragédie dans le détroit (16 Nov.)
Le 16 septembre 2010, Chine et Taiwan font un exercice de secours en mer en mettant leurs ressources en commun. Apparemment, c'était seulement de la pure politique.

Lundi, un bateau de pêche de Taipei County, Changshunfa 1620, lance un appel au secours à 5 heures du soir, car il y a le feu à bord, le bateau est près de Matsu.
Un bateau des gardes-côtes arriva sur place à 6h53 du soir pour aider le bateau de pêche, mais la Chine prétendit que l'équipage avait été secouru, et les gardes-côtes abandonnèrent la mission après un peu plus d'une heure de recherche.
Les autorités taiwanaises reçurent d'autres informations de Chine à 11h du soir contredisant le premier rapport, que le premier rapport était une erreur, que le bateau de pêche avait coulé, qu'il y avait 3 victimes et cinq disparus.
La conclusion, c'est un changement de procédure du coté taiwanais. On demandera à parler directement avec les personnes secourus avant d'arrêter les recherches !
Voici la phrase exacte :
  • the council will demand that rescuers converse with fishery workers or crew members who reportedly have been rescued before deciding whether to discontinue search operations”
Hallucinant !

Autre article :
  • "Pan’s wife said her husband froze to death waiting for rescuers who did not show up. Items recovered from his body were dry and showed no signs of water damage. “He was awaiting rescue in a lifeboat,” she said. “They didn’t come and he froze to death ... his body never touched the water.”"
  • "Lin’s daughter accused rescuers of failing to mount an efficient rescue operation within the first 72 hours of the accident. Coast Guard Administration officials were alerted immediately after the fire broke out, she said. “Why did this failure take place?” she asked."
  • "A Chinese official had told [...] that the eight had escaped in a life raft and had been picked up by a Chinese fishing boat. [...] The incorrect message given by China was later confirmed by a official surnamed Lu () at Taiwan’s National Rescue Center [...]."
Qui peut encore croire que tout ceci est un hasard ?
 
2 - L'humiliation des stars de cinéma taiwanaise par la Chine (24 Oct.)

Talk of the day -- Name row mars opening of Tokyo film festival

Lors du 23 ième Festival International du Film de Tokyo, qui avait lieu du 23 Octobre au 31 Octobre 2010, au premier jour du festival, la délégation chinoise, dirigée par Jiang Ping - un nom désormais détesté à Taiwan - empécha la délégation taiwanaise de participer.

La délégation chinoise exigeait que la délégation taiwanaise porte le nom de "Taipei chinois" et non pas "Taiwan", ce que la délégation taiwanaise refusa.

Les deux délégations ne participèrent pas au défilé sur le tapis vert.

On dit que la délégation taiwanaise aurait beaucoup plus brillé par sa présence et par ses films, d'où le sabotage par la délégation chinoise.

Taiwan ressentit TRES MAL cet épisode, notamment la jeunesse taiwanaise dont on humiliait les idoles. Ceci fut un très mauvais coup pour les relations inter-détroit entre Taiwan et Chine.


3 - SOCKGATE: L'humiliation des athlètes taiwanais - par la Chine ? (17 Nov.)


Ça se passe à Guangzhou, ce sont les jeux asiatiques 2010.

Le Mercredi 17 Novembre, une athlète taiwanaise de taekwondo, Yang Shu-chun, qui avait gagné une médaille de bronze aux jeux olympiques de Beijing en 2008, a été disqualifiée à 12 secondes de la fin du premier round d'un match, alors qu'elle menait 9 à 0, pour non conformité de ses chaussettes électroniques.


Ces chaussettes électroniques servent à compter les points. Les officiels ont considéré qu'elles n'étaient pas conformes, alors qu'elles avaient été acceptées au contrôle. La délégation taiwanaise a soumis une protestation formelle, qui a été rejetée par le comité des jeux.


Yang était choquée, elle est restée assise sur le tatami en pleurant, pour protester de cette mesure de disqualification, qu'elle considère comme sans fondement. Elle qui venait pour affronter une seconde fois son vainqueur des JO, le chinois Wu Jingyu, et qui comptait bien emporter la victoire, avec de bonnes chance d'y arriver. Et c'était le match d'après. Quel hasard ! Un seul mot : unfair.
« [Chen] added that the rest of Taiwan's taekwondo team would stay in the competition. "Our athletes will turn their anger and sadness into energy and strength to win honors in the event." »
Article :

Extraits :
  • « A post-match press conference deepened feelings of rancor, with Taiwanese and Chinese journalists trading barbs, including one from a Chinese reporter labeling the Taiwanese conduct as disgraceful. »
  • « Taiwanese perceptions of foul play in the Yang decision were fed by media reports that Zhao Lei, an Asian Games official from China, was one of its authors. The competition was eventually won by China's Wu Jingyu. »
  • « "Cheap moves by Chinese ... to get rid of Yang Shu-chun," the mass circulation Apple Daily trumpeted on its front page Thursday. "This is the most despicable scandal since taekwondo became an official Asian Games competition in 1984." »


Cet incident réveilla une grande colère dans l'opinion taiwanaise, notamment sur web :
"Fans expressed their anger toward China and South Korea, because Zhao Lei, vice president of the Asian Taekwondo Union (ATU) , is Chinese and Yang Jin-suk, secretary-general of the World Taekwondo Federation (WTF) , is from South Korea."
L'attitude de la fédération de Taekwondo alla alors plus loin et fut ensuite accusatrice : elle accusa Yang de tricherie, d'utiliser un système électronique qui lui attribuait des points supplémentaires. La fédération restant évasive sur les détails, et refusant de répondre au nom d'une mesure de confidentialité incompréhensible. Il évoquèrent des sanctions supplémentaires contre Yang et ses entraineurs.

La tension monta fortement entre le public taiwanais qui montrait sa colère, et la fédération qui publia sur son site une article stigmatisant la tricherie attribuée à Yang.
« an inflammatory article posted on its website that accused a Taiwanese taekwondo athlete disqualified from the Asian Games of "trying to pull a fast one over the taekwondo world." »
Le ministre adjoint Chen Hsien-tsung du SAC (Sports Affairs Council) de Taiwan a dit mercredi qui fallait "avaler" la décision de la fédération de taekwondo, bref, courber l'échine, baisser la tête, et accepter sans rien dire ("swallow" the injustice again). Sachant que la fédération a émis alors des accusations graves sur Yang, c'était aussi reconnaitre ces accusation infamantes comme ... justifiées et exactes ! En fait, dans son discours même, le ministre adjoint considère Yang comme coupable ! A t-il seulement consulté l'équipe taiwanaise ?




A ce stade, à Guangzhou, les versions de l'incident par l'équipe taiwanaise et par la fédération sont divergentes. Yang réaffirma Jeudi son entière innocence.

La fédération accusa finalement Yang d'avoir utiliser deux détecteurs en plus dans ces chaussettes électroniques. Yang protesta, et répondit qu'elle avait enlevé les deux détecteurs problématique avant le match, selon les instructions des officiels :
« It also showed that after Yang was called over for an inspection with 12 seconds left in the first round of her bout, a taekwondo referee went to the other side of the mat to pick up the two sensors that had been previously discarded and brought them back to the chief referee, who eventually made the decision to disqualify Yang. »
« It is believed that it was those sensors that World Taekwondo Federation Secretary-General Yang Jin-suk showed the media Thursday when explaining in more detail why Yang Shu-chun was disqualified. »
Il est alors clair que les preuves sont fabriquées, et que la fédération ment !

Le 19 Novembre, le site de la fédération de Taekwondo est hacké :
  • "The hacker left messages on the site saying "we all Taiwanese" and "shame on you" and demanding that the ATU "give our gold medal back.""
  • "There was also a synthesized image showing a middle finger pointing upward between the national flags of South Korea and the People's Republic of China."
  • "In an apparent attempt to show the "truth" behind the controversy in which Yang was disqualified over sensors in her footwear, the hacker also uploaded a video showing Yang removing two sensors before the start of the fight Wednesday."


Mais le secrétaire de la fédération, Yang Jin-suk, continua à accuser Yang de tricherie.

Le 19 Novembre, le ministre adjoint Chen Hsien-tsung du SAC démissionne à cause de ses propos "trop timides", et insupportables pour l'opinion taiwanaise.



Le gouvernement taiwanais a alors annoncé que Yang n'avait pas triché, qu'elle ne portait effectivement pas les fameux détecteurs durant le match, et que la réaction de la fédération, et l'article accusant Taiwan et Yang diffusé sur son site, était déraisonnable et émotionnel, que c'était une réaction imprudente de la part de la fédération qui dirigeait le Taekwondo en Asie. Ceci avec vidéo à la clé, montrant clairement que la fédération a menti.

Taiwan menace la fédération d'action judiciaire auprès de la court de Lausanne.

Il a été confirmé ensuite par le fabriquant que l'un et l'autre modèle de chaussettes électroniques respectaient les conditions de la fédération.

L'accusation faite à l'athlète taiwanaise Yang était donc fausse, non fondée et même entièrement fabriquée.

Le comité olympique d'Asie demande des explications à la fédération de Taekwondo pour cette disqualification à l'évidence irrégulière.

On peut à présent se poser des question sur les motivations de l'ingénieur qui a accusé Yang de porter des chaussettes non conformes. Et pourquoi on lui a permis d'interrompre un match, ce qui n'est pas dans les règles.

Il s'agit d'une sombre machination.

La fédération a retiré l'article mis en ligne, mais ne reconnait pas son erreur dans la disqualification de Yang.

Ils n'analyseront la situation qu'après la fin de la compétition, voire la fin des jeux !


Alors, on peut dire qu'il s'agit d'un réel complot : il s'agissait d'écarter une athlète taiwanaise, rien de moins !


Autre article pour l'honneur de l'équipe taiwanaise maltraitée :

Extraits !
  • "Taiwan’s Wei Chen-yang won gold in taekwondo at the Asian Games yesterday, the nation’s second in the sport and sixth overall."
  • "It was Taiwan’s second gold medal in taekwondo after Huang Hsien-yung won gold in the women’s under-46kg division on Wednesday."
  • "Hsu Chia-lin also picked up a bronze for Taiwan in the men’s under-54kg division."



Quelles conséquences sur les élections imminentes ? probablement majeures !

Tout le monde défend l'athlète taiwanaise à Taiwan. KMT et DPP. Mais avec une différence majeure : Le KMT impute le problème à la seule fédération de taekwondo, et refuse d'y voir un problème avec la Chine. Pourtant, le résultat évident de ce complot est une médaille d'or pour la Chine, alors comment peut-on croire que c'est sans relation ?

Ce qui est aussi extrêmement choquant, c'est la grossièreté de cette manipulation, alors que TOUT est filmé. 


C'est la caractéristique commune de ces trois problèmes graves : le drame maritime, la délégation taiwanaise insultée au festival du film à Tokyo, et la disqualification irrégulière de l'athlète aux jeux asiatiques - dans les trois cas, on reconnait la même grossièreté caractéristique de ... la Chine.

Cette fois, il est vraisemblable que la Chine est allée beaucoup trop loin -  surtout dans la grossièreté.

Faire pleurer ainsi une jeune femme, athlète reconnue, sérieuse et talentueuse, jolie de surcroit, dans laquelle la jeunesse taiwanaise peut se reconnaitre, après avoir fait pleurer une star de cinéma à Tokyo. Tout ceci touche la jeunesse taiwanaise au plus profond de l'âme.

La jeunesse taiwanaise aura sans doute un fort sentiment anti-chinois pour toute une génération. Ceci se verra, ou pas, aux élections dans une semaine.