28 mars 2012

Din Tao:Leader of the Parade 前導版電影預告




Elections à Taiwan - Comment [mal] va la démocratie à Taiwan ? (4) : Des élections sous influence de marchandage et de gros business

Puis il y a eu le facteur peur, la carte de l'intimidation. C'est là qu'est intervenu l'influence indirecte de la Chine dans les élections.


One can not thus say that it was a vote for “stability,” but more a vote out of a fear of instability.
And this fear of instability was induced by both the Chinese side, through a number of statements that a choice for the DPP would lead to a break in economic relations, and the KMT itself, which played up these concerns.


POINT_1 : Des journaux proches du KMT ont publié des articles de propagande négative et de désinformation.

Comme un nombre important de journaux et de médias sont sous l'influence du KMT et du gouvernement de Ma, ces journaux se sont fait les véhicules d'une propagande partiales, médisantes contre Tsai et le DPP, au mépris de leur intégrité professionnelle et de leur vocation d'impartialité et d'objectivité. Ces journaux avaient aussi un intérêt financier à publier les publicités en faveur du KMT.


In the past the media have been accused of unfair and factually unsound reporting, political favoritism, inaccurate opinion polls and inflated vote counts. This time round, they were also quite happy to accept “infomercials” and other propaganda on behalf of President Ma Ying-jeou and the KMT.
The media’s preoccupation with profit and their ideological stance made it easier for China to interfere in the presidential election.
[These] did real damage to the success story of Taiwanese democracy and demonstrated that we still have some way to go before the country can be considered a normal democratic nation.


POINT_2 : Les business men se sont déclarés à grand bruit en faveur de Ma

L'intervention des dirigeants de grands groupes industriels taiwanais dans la campagne a certainement fortement influencé l'élection – car ce sont des "gens importants". 

Le problème, c'est que leurs affaires ne sont pas forcément dans l'intérêt de leur pays : “businessmen have no country”. Ils défendent leur intérêt personnel, pas forcément d'autres sujets tel que l'emploi et les salaires à Taiwan.


One group, above all, that made the case for continuity, or the “status quo,” was the corporate sector, which resents instability and stands to benefit tremendously from closer ties between Taiwan and China. it is based on self-interest. To put it in less charitable terms, greed.

Countless business leaders have put values, nationalism and even critical thought aside for a chance to enter this gigantic market. Beijing has used such ambitions to its advantage by extracting a series of concessions in return for allowing companies to operate on its territory. On the surface, things are no different when it comes to Taiwanese companies, only the relationship is inevitably more political, given China’s claims on Taiwan.


Let everyone go full steam ahead in investing and deepening business ties with China; profit allegedly awaits all. Some even suggested establishing political ties with China as well, as a means to cement these alleged profit gains.


POINT_3 : La décision des associations de fermiers et producteur de poissons de donner la priorité au commerce avec la Chine

A cause de l'achat par la Chine de produits d'agriculture et d'aquaculture, de nombreux fermiers ont voté pour le KMT.


The Washington Post recently published an article about a Taiwanese businessman who had invested in China, influencing the elections through his wealth and control of news media.
However, this was only one element in the pervasive influence China exerted in these elections: The “agricultural purchasing missions” to southern areas and the throttling back of tourist groups prior to the polls were other means of “subtle” influence.


Enfin : 200.000 "taishang" - sur une population d'environ 1 million - sont revenus de Chine pour voter à Taiwan, et ont certainement voté en grande majorité pour Ma et le KMT.

C'est moins la menace de guerre que la menace de perte du business qui a compté.


26 mars 2012

Elections à Taiwan - Comment [mal] va la démocratie à Taiwan ? (3) : "largely “free, yet partially unfair”"

POINT_1 : La Chine est devenu un facteur intérieur : c'est nouveau

On pourrait aussi considérer que la Chine est un facteur extérieur dans ces élection : c'était vrai dans les élections présidentielles précédentes – mais pas celle-là ! La Chine est intervenu dans les élections comme un facteur intérieur à Taiwan : peu de déclarations, mais une influence majeure. A partir de maintenant, la Chine sera un facteur interne dans les élections taiwanaises. Et le facteur extérieur d'intervention sont les US.

During previous presidential elections in Taiwan, China has employed both verbal and military intimidation, relying on missiles fired over the Taiwan Strait on the orders of the Chinese president, and on the Chinese premier and other senior officials making personal appearances and giving inflammatory speeches.

Now all they need to do is make pronouncements through the Taiwan Affairs Office and someone in Taiwan will press the message home, aided and abetted by a media scornful of a Taiwan-centric perspective. No longer do senior Chinese figures actually have to make personal appearances, and the effect of the intimidation is that much greater as a result.


POINT_2 : Les promesses électorales passées ou présentes, les résultats du précédent mandat présidentiel ont peu compté dans l'élection

Il y a aussi une part importante d’irrationnel dans cette élection : le président Ma se représente pour un second mandat, est-ce qu'il est jugé sur ses premières promesses – Non. Sa promesse 6-3-3 en échec (6 percent annual GDP growth, an unemployment rate of below 3 percent and an annual per capita income of US$30,000) n'a pas compté dans l'élection. 

De même, sa mauvaise gestion de la crise Morakot n'a pas joué.

Et voilà un président qui se représente et qui gagne l'élection en perdant 10 % de l'électorat : c'est très faible pour un président exerçant durant une période de grave crise économique mondiale.

L'inclinaison du Président Ma envers la Chine n'est pas forcément un sujet de satisfaction pour Taiwan, l'ECFA par exemple ne semble pas avoir apporté de résultats favorables :


The Ma administration estimated that Taiwanese businesses would save at least US$9 billion in tariffs after the ECFA was signed, she said. However, according to statistics from the Bureau of Foreign Trade, actual tariff cuts last year amounted to less than US$200 million.

Statistics also showed that Taiwanese exports to China grew by 8.1 percent last year and Chinese exports to Taiwan increased by 20.5 percent. While US$13.1 billion in Taiwanese investment went to China last year, Chinese investment in Taiwan was less than US$50 million.

Et l'orientation vers la Chine est très discutable d'un point de vue économique :


Do all of Taiwan’s eggs have to be put into the one Chinese basket? In reality, the basket is very small, and the economic benefits Taiwan has to gain from China, such as from original equipment manufacturing and tourists, are actually the items with lower added value and interest, and the side effects might even be greater than the benefits.
China is evidently using “commercial means to force political negotiation,” a model they tried on Hong Kong. [...] Before Hong Kong was returned in 1997, China also gave a lot of benefits to Hong Kong, but afterwards, [...] the territory’s medical and educational resources [has] been placed under severe strain by Chinese [...].

Alors quels facteurs ont joué ? Pas la campagne, en tout cas. Contrairement à Tsai, qui fit de nombreux meetings et déplacements dans Taiwan, Ma a fait une campagne timide, on se rappelle d'un "rally" à Taipei. A la fin de la campagne, c'est la femme de Ma qui semblait plus active que son mari.

Ce qui est surtout à retenir de la campagne du président Ma maintenant réélu, c'est la promesse d'un traité de paix avec la Chine. Mais ce point n'a pas pesé sur le résultat de l'élection, en tout cas pas d'une manière défavorable.



POINT_3 : Les attaques aux personnes par le KMT et le gouvernement

C'est ce sujet qui a fait dire que : "the elections were largely “free, yet partially unfair”".

Ma a accusé, comme toujours, le DPP de ne pas être "clean". C'était son argument : je suis "clean", et le DPP non. Des attaques ont été lancées par le gouvernement contre Su Jia-chyuan, contre le président Lee et contre Tsai. Dans ces attaques, le gouvernement est intervenu, ainsi que l'appareil judiciaire – les deux se sont mis au service du KMT durant l'élection.


Fighting to be re-elected with few political achievements to talk about, Ma had to rely on blasting Tsai with a hard-hitting, intense and pervasive advertising campaign, along with carefully coordinated moves made by judicial and executive departments. This is just the kind of thing that Ma and his campaign manager, King Pu-tsung, are good at, but it is nothing new to the DPP, which was originally formed out of the opposition to authoritarian rule.

Ma a utilisé l'appareil gouvernemental pour intimider l'opposition DPP. Aujourd'hui, ces attaques semblent sans suite : il s'agissait d'attaques électorales exclusivement.

Liu, la ministre qui attaquait Tsai presque chaque jour a été récompensée par un nouveau poste plus important.


As for Liu, she hit the headlines daily during the final weeks in the run-up to last month’s presidential election for her attacks on [Tsai], accusing the latter of wrongdoing in her involvement with a biotechnology start-up. Allegations that Liu fabricated the evidence behind her attack on Tsai are still hovering over her, so many may find it unconvincing that Ma has selected an official with questionable credibility to oversee the nation’s financial affairs. The opposition regards Liu’s appointment as finance minister as little more than a political reward for the role she played during the presidential campaign.

C'est allucinant à quel point toutes les affaires auront disparu après les élections. De même, l'histoire de Ma rencontrant un bookmaker, la plainte de Ma contre le journal qui avait publié cette information, tout ceci semble avoir disparu des mémoires.

From Taipei Times: "KMT murdered democracy"
Tsai and her vice presidential candidate, Su Jia-chyuan, were the victims of unfairness and injustice in the election. [...] Early in the elections Su gave up his farmhouse in Pingtung in response to dubious accusations by the (KMT).
Examples of the unfairness and injustice in the election include abuse of the government apparatus, the unprecedented voting date change, and the discounted airfares provided to Taiwanese businessmen in China, which amounted to a large-scale vote-buying scheme.

Now, a precedent has been set and the KMT will not give up its new-found unfair advantages in the next round of elections. The KMT was never a democratic party. Before, it controlled Taiwan using martial law; now it wins elections using unfair advantages.

The elections in Taiwan were free, but not fair. Compared with the election in 2008, this is a big setback. Taiwan is not a democracy anymore, rather it is now an autocracy in disguise, where the KMT uses its unbridled political power to rig the elections and the DPP can do nothing about it.