Voici un article remarquable :
FEATURE : Mandarin’s complex shaping of Taiwan’s identity, By AFP, Taipei Times, Aug 01, 2010
Cet article explique simplement que la colonisation de Taiwan par les chinois en 1945 a eu comme conséquence inattendue de renforcer l'identité taiwanaise, et incite à plus de réticence face aux pressions de réunification venant de la Chine aujourd'hui.
En résumé, l'article dit ceci (en traduction très approximative) :
FEATURE : Mandarin’s complex shaping of Taiwan’s identity, By AFP, Taipei Times, Aug 01, 2010
Cet article explique simplement que la colonisation de Taiwan par les chinois en 1945 a eu comme conséquence inattendue de renforcer l'identité taiwanaise, et incite à plus de réticence face aux pressions de réunification venant de la Chine aujourd'hui.
En résumé, l'article dit ceci (en traduction très approximative) :
- Quand les nationalistes ont fui à Taiwan, ils ont imposé au peuple la langue mandarin avec l'accent de Beijing.
- Les gens ont du apprendre une autre langue que la leur, contre leur gré, ils n'ont pas pu développer la connaissance de leur propre langue. Ils ont ainsi perdu un partie de leur langue, ainsi que les valeurs associées, jusqu'aux traditions.
- Néanmoins, parler le mandarin taiwanais, c'est pouvoir communiquer sans difficulté avec les chinois de Chine, et de pouvoir ainsi profiter du boom économique dans ce pays. Même les hongkongais n'ont pas un tel avantage. Les chinois de Chine parlent aussi parfois avec l'accent très fort de leur dialecte d'origine, ainsi le mandarin taiwanais est-il considéré comme plus correct. Il est clair que la langue a facilité les affaires entre taiwanais et chinois.
- Le retour de baton, c'est que les taiwanais ont une capacité plus limitée dans leur langue d'origine : Le Taiwanais ou Hoklo (ou Amoy) qui a été introduit par des immigrants chinois il y a 300 ans, le Hakka, et les langues d'autre origine que chinoise.
- Imposer le mandarin à tous avait l'avantage d'unifier le peuple vers une seule langue, mais il y avait aussi des intentions politiques évidentes : le contrôle du peuple, en les privant de leur histoire, de leur culture et de leur langue, ramener le peuple vers la culture chinoise, et faire "oublier" une domination coloniale japonaise de 50 années.
- Tout comme les Britanniques en Inde et les Français en Algérie, les nationalistes ont imposé la langue coloniale.
Comme le dit l'article, les Taiwanais parlent quand même de préférence leur langue d'origine, à la maison ou ailleurs.
Mais c'est aujourd'hui que le paradoxe est total :
- L'usage du mandarin a effectivement permis d'unifier le peuple taiwanais en offrant au peuple une langue commune, et permet le développement d'une identité particulière dans ce pays.
- Mais le mandarin parlé et écrit de Taiwan est aussi très différent du mandarin utilisé en Chine. Quand les Taiwanais aujourd'hui cherchent à se distinguer des gens du continent, la langue sert de marqueur culturel.
C'est une situation inédite qui met encore en évidence à quel point le cas de Taiwan est unique, dans le présent comme dans l'histoire du monde.
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Explication et traduction sommaire :
- Il s'agit cette fois de la sauvegarde des (14) langues autochtones de Taïwan, qui sont des langues austronésiennes. Seuls 35% de cette population de 500.000 personnes peuvent encore pratiquer leur langue tribale. Ils ne pouvaient pas parler leur langue, donc ne pouvaient pas l'enseigner aux plus jeunes, qui se tournent aussi davantage vers le mandarin.
- Au 17ième siècle, la première vague d'immigrants Han, composée d'hommes, se marièrent avec des femmes autochtones, et la culture chinois devint dominante. Puis, sous l'époque japonaise, il fallait parler japonais, puis le Kuomintang imposa le mandarin, avec répression en cas de désobéissance - Donc plus de 100 ans pendant lesquels les autres langues sont occultées.